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Date de création : 19.07.2011
Dernière mise à jour :
05.01.2014
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LA NUIT DERNIÈRE, DEEDJY M'A SAUVÉ LA VIE
«Une très belle histoire » malgré tous les moments difficiles vécus par Aïcha (*) qui avait « tout préparé pour partir ». Ce dont elle témoigne une dizaine de jours après avoir récupéré son petit shih tzu qu’elle avait pris soin de mettre en pension au Domaine des rois de cœur à Grachaux, canton de Gy. Pour « le protéger ».

Nous sommes le 27 décembre quand Germaine Delaunay, retraitée, accueille Aïcha, à la pension canine que tient sa fille, pour y faire garder Deedjy jusqu’au 31 décembre : « J’ai ressenti un mal-être, une tristesse que j’ai mis sur le compte de la fatigue. Elle va revenir en forme après ces quelques jours de vacances », se pensait-elle. Le numéro de téléphone fixe laissé « au cas où » ajoute au trouble de Germaine « Pourquoi donc puisqu’elle s’absente ? » Germaine se satisfait de la réponse d’Aïcha.
31 décembre, date du départ de Deedjy. Personne. Ce silence inquiète Mme Delaunay. Lendemain, pas plus de réponse. Certaine « qu’il est arrivé quelque chose », Germaine ameute la mairie du village où vit Aïcha dans le Doubs puis la gendarmerie.
« J’étais dans le coma depuis six jours », raconte Aïcha, la cinquantaine, hospitalisée aussitôt. Son réveil a été « difficile » en réanimation. Il a laissé place à une envie de « rebondir » : « Si je suis là, c’est grâce à lui », s’adresse-t-elle à son chien, son « compagnon » depuis quatre ans. Elle dit en avoir choisi la race pour ses origines tibétaines. Elle-même attirée par la philosophie tibétaine et le bouddhisme qui l’aident aujourd’hui à se reconstruire.
La musique, la lecture, le tricot, la broderie lui permettent de continuer son « combat ». L’écriture aussi. Depuis son hospitalisation, Aïcha met en vers ses meurtrissures, ses envies, ses espoirs. Elle aime également jouer avec les mots dans un tout autre style : le rap, albums de Grand corps malade ou d’Orelsan à portée de main. Un genre qui « surprend » la femme « BCBG » qu’elle est, intarissable sur ses goûts musicaux et littéraires : « Je continue à apprendre, à me cultiver ». Cette aide-soignante durant 30 ans a par ailleurs mis beaucoup de cœur à rassembler une collection de jouets anciens qu’elle va devoir mettre en suspend faute de moyens.
Malgré ses « difficultés » actuelles, cette maman de deux grands enfants prévoit des soins de beauté, d’abord pour Deedjy puis pour elle. Sentant le printemps arriver, elle pense qu’elle ne pourra plus entretenir son jardin et envisage de quitter sa maison pour un appartement plus petit. Et ainsi avoir plus de temps pour elle.
La vie reprend son cours, petit à petit : « J’ai vécu une descente aux enfers terrible. Je ne veux plus maîtriser les choses, ma vie comme je l’ai fait jusque-là. Je suis sur une voie difficile mais je vais y arriver ».
Catherine GAVAND ( L'est républicain)
(*)Prénom d’emprunt